
Cendrillon dépoussiérée ! À partir du Cendrillon de Pauline Viardot, Bianca Chillemi, directrice musicale et David Lescot, metteur en scène, offrent une œuvre totalement modernisée de cet opéra miniature du début XXe siècle. Sept chanteurs et quatre instrumentistes subliment la féérie de l'histoire dans une mise en scène originale et des décors astucieux. Si l’on retrouve la citrouille transformée en carrosse et la pantoufle de vair perdue au bal, l’opéra aborde des thèmes contemporains et sociétaux comme les différents âges de la vie ou le hasard des rencontres. Une œuvre légère et vivante à redécouvrir ou partager entre générations. Sénart est le lieu de création de Cendrillon et de ses premières représentations, avant une grande tournée en France.
Avec La Co[opéra]tive
Adaptation musicale Jérémie Arcache adaptation du livret David Lescot direction musicale et piano Bianca Chillemi mise en scène David Lescot assistante mise en scène Mona Taïbi scénographie Alwyne De Dardel assistante scénographe Sasha Walter costumes Mariane Delayre création lumières Matthieu Durbec création vidéo Serge Meyer régie générale Marie Bonnier
Cendrillon Apolline Raï-Westphal
Le Prince charmant Tsanta Ratia Maguelone, Clarisse Dalles
Armelinde Romie Estèves
Le Baron Pictordu, Olivier Naveau
Le Comte Barigoule, Enguerrand de Hys / Benoît Rameau
La Fée, Lila Dufy
4 instrumentistes au plateau
En alternance : Bianca Chillemi, Amandine Duchênes, Flore Merlin (piano), Marwane Champ, Clotilde Lacroix (violoncelle), Vincent Lochet, Clément Caratini (clarinette),Valentin Dubois, Théo Lamperier (percussions)
Production de la co[opéra]tive Les 2 Scènes, Scène nationale de Besançon | Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne | Théâtre de Cornouaille, Scène nationale de Quimper | Opéra de Rennes | Théâtre Sénart, Scène nationale | Atelier Lyrique de Tourcoing
Coproduction Angers-Nantes Opéra | Le Bateau Feu, Scène nationale de Dunkerque | Festival de Saint-Céré
Créé en 1904, Cendrillon est le dernier opéra de Pauline Viardot, figure de la vie musicale française de la seconde moitié du XIXème siècle. Emblématique des « opéras de salon » à cette époque où une grande partie de la création est liée au monde effervescent des mondanités parisiennes, Cendrillon est initialement écrit pour sept chanteurs, accompagnés seulement au piano. Pour cette nouvelle production, la co[opéra]tive a invité le compositeur Jérémie Arcache à écrire une adaptation de l’œuvre pour un effectif de chambre de quatre instrumentistes, conservant les lignes de la partition originale en lui donnant de nouvelles couleurs.
Après sa création, Cendrillon passe un siècle loin des scènes, à l’image de nombreuses œuvres écrites par des compositrices, qui n’ont pas intégré le répertoire en dépit de leurs qualités artistiques. Remarquable sur le plan musical, et d’une grande virtuosité dans l’écriture vocale, elle connait enfin sa renaissance au début du XXème siècle, contribuent à faire éclater le génie musical de Pauline Viardot sur la scène européenne. La co[opéra]tive s’empare de ce chef-d’œuvre trop longtemps oublié pour une nouvelle production conçue pour être diffusée largement, auprès de tous les publics.
Variation lumineuse du conte de Perrault, la Cendrillon de Pauline Viardot rend le destin de l’héroïne plus réaliste et plus humain, sans altérer le merveilleux de l’histoire. La belle-mère diabolique est ainsi remplacée par un beau-père triste et mélancolique, désemparé, qui abandonne sa fille à la méchanceté de ses deux belles sœurs. La magie du soulier de vair laisse place à un Prince qui recherche lui-même son âme sœur, de maison en maison, sous un costume de mendiant. La fée n’est autre que la grand-mère de Cendrillon sans toutefois être dépourvue du pouvoir de transformer une simple citrouille en carrosse bien sûr.
Dans la tradition des formes d’opéra-comique, l’œuvre de Pauline Viardot alterne passages chantés et passages parlés, qui contribuent à faire avancer l’action. Pour cette production, les passages chantés sont conservés tels qu’ils ont été écrits par la compositrice, tandis que les passages parlés sont confiés à la plume de David Lescot, également metteur en scène du spectacle, qui les rend à un vocabulaire plus actuel dans une écriture plus rythmique, donnant à la matière théâtre une forme plus lyrique. David Lescot s’empare avec délicatesse de la féérie du conte, recourant aux artifices du théâtre pour faire apparaitre un carrosse issu d’une citrouille, tout en suggérant tant par ses textes que scéniquement la sinuosité de cette histoire qui reflète aussi une réalité sociale et des existences humaines.