Découvrez une étape de travail de la prochaine création de la comédienne et metteuse en scène Ludmilla Dabo. Ce rendez-vous, à 16h, sera suivi d'un temps d'échange avec l'artiste.
"Musiques en héritage, c'est comme un feu de camp autour duquel on se raconte des histoires en musique. Mais pas qu'avec une guitare. Pas des histoires qui font peur.
Des histoires qui racontent qui nous sommes, d'où l'on vient, pourquoi nous faisons ce que nous faisons et comment ça nous est venu de faire ce que nous faisons dans la vie. Ce sont des histoires de rencontres, de généalogies, de transmission, des histoires de famille nucléaires ou inventées/adoptées qui seront au cœur de nos récits. Des récits musicaux, des histoires musicales parce que la musique n'est jamais loin de nous, de ce que nous sommes et de ce que nous faisons nous cinq ensemble.
Ainsi, nous nous mettrons à nous transmettre des chansons, à les interpréter, peut-être même à en inventer. Et de ces chansons, des mémoires de famille qui émergeront, s'entrelaceront, se confronteront, nous créerons du lien entre nous par coïncidences. Et nous creuserons un chemin pour comprendre pourquoi s'engager dans une vie artistique vient d'histoires intimes, sociales, politiques, culturelles dont nous sommes les héritiers.
Ludmilla Dabo
Ludmilla Dabo commence sa carrière dans Le Système Ribadier de Georges Feydeau, Retour à Argos d'après Eschyle, La Mégère apprivoisée d'après William Shakespeare, Médée de Pierre Corneille, Détails de Lars Norén... En 2011, avec la comédienne Nadine Baier elle joue et met en scène Misterioso – 119 de Koffi Kwahulé qui a pour sujet l'univers carcéral féminin.
En 2017, Ludmilla Dabo continue d'explorer des pièces contemporaines comme Harlem quartet d'après le roman Just Above My Head de James Baldwin, mis en scène par Élise Vigier à la Maison des Arts de Créteil, sur la vie d'un chanteur de gospel dans les années 1950-1970. Elle devient comédienne et chanteuse dans Jaz de Koffi Kwahulé, mis en scène par Alexandre Zeff au Festival Off d'Avignon qui a pour thème le viol. Accompagnée de quatre musiciens, l'actrice alterne chant et monologue et « livre une belle performance : de la distance de la chanteuse de jazz et de la narratrice à la prise en charge du « je », elle se met littéralement à nu pour raconter et incarner ce qui ressemble à – et ce qui est- une tragédie du fait divers ».
Elle incarne ensuite Nina Simone dans Portrait de Ludmilla en Nina Simone écrit et mis en scène par David Lescot au Théâtre de la Ville. Sa mère lui ayant fait découvrir la chanteuse dans son enfance, Ludmilla Dabo écrit déjà un spectacle sur la chanteuse au Conservatoire. « Pour Ludmilla Dabo, c’est une partition magnifique, que l’actrice-chanteuse endosse avec un talent éclatant. Présence scénique fracassante, voix puissante et profonde, féminité, sensualité » (Le Monde).
En 2019, David Lescot lui propose un nouveau rôle : celui de Georgia dans la comédie musicale Une femme se déplace au Théâtre de la Ville où à la suite d'un court-circuit électrique l'héroïne retourne dans le passé. Le rôle lui vaut le prix de la meilleure comédienne du Syndicat de la critique en 2020.
En 2021, Ludmilla Dabo écrit et met en scène son premier spectacle, My Body Is a Cage au Théâtre de la Tempête. Entourée de quatre comédiennes elle « crée un cabaret des fragilités. Entre théâtre, concert et music-hall, une réflexion sur l’état de fatigue ».
En 2022 au Festival d'Avignon, la comédienne présente un deuxième spectacle, Ce n'est qu'une histoire de balances et Anaïs Nin au miroir d’Agnès Desarthe, d'après Anaïs Nin, Élise Vigier met en scène une troupe de théâtre qui répète un cabaret autour de la vie d'Anaïs Nin.