MAGIE D’OMBRES

ET AUTRES TOURS

Théâ
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En s’appuyant sur des extraits de films de Woody Allen, Orson Welles ou encore Méliès, ce joueur d’ombres virtuose nous embarque, encore une fois, dans un monde d’illusions et de rêves. Sont convoqués lapins, oiseaux, cerfs, poules, loups, chats mais aussi indien et fermier dans une succession de saynètes poétiques et drôles. Grâce aux effets saisissants et aux images inouïes, les ombres de Philippe Beau ont une fantastique capacité à emporter l’imaginaire des spectateurs, petits et grands. Un art ancestral qui n’a rien perdu de son pouvoir.

L’OMBROMANIE, ANCÊTRE DU CINÉMA

On appelle « ombromanie » ou « ombres chinoises » l’art de créer des ombres avec les mains. Cet art ancestral, pratiqué depuis des millénaires par nos ancêtres dans un cadre exclusivement privé, fit son entrée sur les scènes du music hall vers la fin du 19ème siècle, à une époque où le public était avide de nouveautés visuelles et spectaculaires. Peu avant l’invention officielle du cinématographe en 1895 par les frères Auguste et Louis Lumière, de nombreux illusionnistes, à la fois magiciens et conteurs, présentaient dans toute l’Europe des spectacles d’ombres chinoises. Le public en raffolait. A cette époque, on assistait à un spectacle d’ombres comme on va au cinéma de nos jours. On venait se divertir et rêver ! Les spectacles d’ombres ont joué un rôle important dans le processus de création du cinéma. En effet, devant un tel enthousiasme du public pour les images en mouvement, de nombreux chercheurs, magiciens, photographes, inventeurs, cherche rent et trouvèrent des procédés de plus en plus perfectionnés pour obtenir des images proches de la réalité. Les appareils de projections complexes remplacèrent alors les traditionnels appareils d’éclairage, et la pellicule de cinéma les mains agiles des spécialistes des ombres. Les jeux d’ombres laissèrent ainsi la place au cinéma. Après l’invention du cinématographe, quelques artistes comme le célèbre Trewey (qui avait également organisé les premières représentations publiques du cinéma Lumière à Londres en 1896) continuèrent à présenter leurs spectacles d’ombres mais l’attrait de la nouveauté et le succès du cinéma ne leur permirent pas de rester des « stars » très longtemps. Le cinéma avait désormais conquis le public. Les spectacles d’ombres n’ont jamais vraiment disparu des scènes de music hall depuis l’invention du cinéma, mais leur nombre a fortement diminué. Les artistes qui présentent encore cette forme de spectacle sont souvent magiciens parallèlement, car leurs doigts souples leur permettent de créer des formes précises. Ils sont malheureusement de moins en moins nombreux dans le monde (une vingtaine de professionnel environ) à perpétuer cette ancienne tradition face à l’invasion inéluctable des nouvelles technologies.

DISTRIBUTION

Conception, jeu, ombromanie, magie Philippe Beau

MENTIONS

Production La Comète, Scène nationale de Châlons-en-Champagne