PIGS

Je possède, donc je suis. Dans cette fable onirique qui s’empare de l’actualité, le théâtre d’objets et d’images, déployé par l’artiste portuguaise Raquel Silva, transcrit à merveille les fragilités des gens ordinaires comme celles de l’économie mondiale. Dans l’aprèscrise de 2008, qui a stigmatisé les PIGS, acronyme anglais inventé par les milieux financiers désignant les pays européens jugés trop fragiles – Portugal, Italie, Grèce et Espagne – nous suivons les pas d’une femme pendant une journée. Elle questionne son rapport à l’«avoir »: l’argent, la propriété, les objets… Alors, avoir nous définit-il plus qu’être ou faire ? Et si elle perdait tout? La femme ne s’exprime pas, mais au gré de ses pérégrinations, ses pensées parlent pour elle. Elles surgissent avec force, en personnages animés, pour l’emmener vers une prise de conscience. Grâce à la manipulation et la force évocatrice de ces objets, Raquel Silva tend irrémédiablement à nous rappeler que le bonheur n’a pas de prix…