Émotion et musicalité. La trompettiste multi-distinguée Airelle Besson - artiste associée au Théâtre - est de retour avec la fine fleur du jazz allemand, le pianiste Jonas Burgwinkel et le batteur Sebastian Sternal. Depuis leur premier projet autour de Chet Baker, le trio se régale à jouer des morceaux dans des compositions oniriques et toniques. Sur scène, l’alchimie naît aussi de leur spontanéité à improviser. "Let’s surprise ourselves" se lancent-ils avant chaque concert. Pour cette soirée, le trio est rejoint par une comédienne sourde, Clémence Colin, qui "raconte" le concert en langue des signes française. Car au-delà du son, la musique donne à voir des images, des sentiments à ressentir. Une résonance nouvelle pour le jazz d’Airelle Besson, dont le nouvel album sort à l’automne.
En partenariat avec le Festival Jazz sur Seine et avec la radio France Musique
Piano, Fender Rhodes Sebastian Sternal batterie Jonas Burgwinkel trompette Airelle Besson
© Sylvain Gripoix
Production Jazz Musiques Productions
Production déléguée Théâtre-Sénart
L’étincelle de départ fut pour moi Clémence Colin. J’ai découvert la comédienne lors d’un spectacle de la compagnie Dodéka à Coutances, en 2016. Elle interprétait en langage des signes le monologue d’un acteur. Lumineuse, sa présence sur scène irradiait.
Une idée germa. Clémence Colin pourrait-elle ‘traduire’ la musique en signe ?
La musique est son, qui ne peut être entendu par un malentendant. Mais les émotions, sentiments et images qu’elle génère peuvent être traduits et donc partagés. Décodée et restituée par les mains, elle prend une dimension nouvelle.
Faire résonner la musique dans les corps, interpréter les sons, vivre les émotions, restituer le ressenti voici la mission que nous nous sommes finalement données.
Airelle Besson
Airelle Besson
Trompettiste, compositrice et arrangeuse, Airelle Besson s’est fait remarquer sur la scène du jazz européen pour son jeu clair et puissant, virtuose mais jamais démonstratif, au service de l’émotion et de la musicalité. Formée en classique et en jazz, elle dit être influencée par Bach comme par Keith Jarrett. Lauréate des prix Django-Reinhardt de l’Académie du jazz et des Victoires du Jazz dans la catégorie « Révélation instrumentale française de l’année », Airelle Besson est aussi bien une sidewoman demandée qu’une leader et compositrice affirmée.
Née le 23 mars 1978 à Paris, Airelle Besson se passionne dès l’âge de quatre ans pour la trompette, et attend d’avoir sept ans pour commencer à en jouer. À l’adolescence, accompagnée par son père, elle choisit l’école à la maison pour placer au centre de son cursus l’étude de la musique. En plus de la trompette, elle apprend le violon, et suit une double formation, classique et jazz. Après être passée par différents conservatoires, elle entre à l’Université Paris-Sorbonne en musicologie, puis intègre le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dont elle sort avec le premier prix de jazz. Le tournant définitif vers cette musique se fait à l’occasion d’un stage au festival de jazz de Cluny (Jazz Campus en Clunisois) auprès du trompettiste Jean-François Canape.
Au sortir du conservatoire, Airelle Besson s’associe au saxophoniste Sylvain Rifflet pour créer et co-diriger Rockingchair, un quintet aux couleurs rock et électronique. Le groupe sort deux albums, Rockingchair (2007) et 1:1 (2011). En 2014, Airelle Besson transforme sa collaboration amicale de longue date avec le guitariste Nelson Veras en duo acoustique poétique avec l’album Prélude (Naïve Records). Le disque obtient un très grand succès, et les deux musiciens sillonnent les scènes internationales pendant plusieurs années.
En 2014, Airelle Besson crée son propre quartet avec Isabel Sörling (voix), Benjamin Moussay (claviers) et Fabrice Moreau (batterie). Très bien accueilli tant par la presse que par le public, leur premier album (Radio One, Naïve) est un régal de force, d’équilibre et de limpidité. Toute la puissance mélodique des compositions d’Airelle Besson, ainsi que son talent pour harmoniser les voix, s’y déploient avec élégance. Leur deuxième album, TRY!, sorti le 5 février 2021 a obtenu un très beau succès : ffff Télérama, le Choix de France Musique, **** Classica, Choc Jazz Magazine, Indispensable Jazznews. Il a été récompensé d’un Coup de Coeur de l’académie Charles Cros.
Le Quartet, aujourd’hui rejoint par la chanteuse belge Lynn Cassiers en remplacement d’Isabel Sörling, continue à se produire en France et à l’international, dix ans après sa création.
Parallèlement, Airelle Besson se consacre de plus en plus à la composition et à l’arrangement. En 2014, le groupe anglais Metronomy lui demande de faire les arrangements de l’album « Love Letters ». Airelle compose et arrange pour des orchestres symphoniques de formats différents.
Tout au long de son parcours, Airelle Besson a aussi joué dans des groupes dirigés par d’autres ; notamment dans le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden et Carla Bley en 2006. Elle a partagé la scène avec Michel Portal, Youn Sun Nah, Manu Katché, Joe Lovano, Rhoda Scott, Daniel Humair, Gregory Porter, Baptiste Trotignon, Henri Texier, Tom Harrell, José James, Camélia Jordana entre autres…
Signalons enfin ses duos avec Vincent Ségal et Lionel Suarez, le trio avec les allemands Sebastien Sternal et Jonas Burgwinkel, et le Quarteto Gardel de Lionel Suarez avec Vincent Segal et Minino Garay. Dans toutes ces formations comme dans ses propres groupes, Airelle Besson se distingue par sa capacité à dire beaucoup en peu de notes ; dans son jeu, légèreté et délicatesse s’élèvent au-dessus d’une rigueur toute classique. Habité par un souci de la précision et de la justesse (du discours), son style compte parmi ce que le jazz français a de meilleur à offrir.
Depuis 2023, elle est artiste associée à deux hauts lieux de création en île de France, La maison de la musique de Nanterre pour les deux prochaines saisons, et le théâtre Sénart à Lieusaint pour trois saisons.
Airelle a été nommée au grade de chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres en 2022.