Cartographies de l'invisible

Conception, enregistrements, composition musicale Nihil Bordures installation lumineuse, scénographie Frédéric Stoll dispositif sonore, collaboration artistique Frank Verjux dramaturgie, collaboration artistique Thomas Rathier 

© Julien Piffaut

Production Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône

Coproduction Collectif MxM | Le Lieu Unique de Nantes | Théâtre-Sénart, Scène nationale

Nihil Bordures

Musicien autodidacte, spécifiquement orienté sur le travail du son au spectacle vivant, Nihil prône une musique incomplète adaptée au plateau. Co-fondateur du Collectif MxM en septembre 2000, il élabore avec Cyril Teste au fil des créations l’idée d’un mixage permanent et interactif, alliant sur le plateau arts plastiques, univers cinématographiques et théâtre (La Mouette, Opening Night, Festen, Nobody, Sun, Electronic City, Reset, Shot Direct...).

 Il collabore parallèlement, entre autres, avec les chorégraphes Pierre Rigal (Press, Standard, Mobile) et Sylvie Pabiot (Mes autres, Standing up), le Collectif Drao, Christophe Rauck, Jacques Nichet, Aurélia Guillet (Pulvérisés), Alexandra Badea (Point de non-retour)... Aujourd’hui artiste associé à l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, Cartographies de l’invisible est son 4e projet personnel, après Confidences (2013), Paysages du départ (2015) et Ciel de traîne (2017).

Frédéric Stoll

Eclairagiste, régisseur général et constructeur, Frédéric Stoll collabore avec les chorégraphes et Cie de danse comme Pierre Rigal, Yeah Yellow ; metteur en scène et Cie de théâtre à l'instar de Charlie Blanche CIE NAnsouk, Jean Marie Doat, Aurélien Bory pour qui il officie comme machiniste, régie lumière, régie générale. Il assure la direction technique du Centre Développement Chorégraphique de Toulouse, l'éclairage et la régie générale du Theatre Tattoo.com comme pour la Cie de danse Patricia Ferrara. Il est également chef chef machiniste pendant 10 ans du Festival de Gavarnie (théâtre)…

Quel invisible ?

Magnétiseurs, médiums, géobiologues, guérisseurs, passeurs d’âme ou chamanes, c’est un large spectre de personnes qui entretiennent une relation privilégiée à l’invisible qu’est allé rencontrer Nihil Bordures. Libérer la parole : à l’appui de son savoir-faire et de son expérience du dialogue, l’artiste a récolté ces témoignages pour s’essayer à une approche multiple de l’invisible auprès de celles et ceux qui, selon Michel Foucault, détenaient des savoirs « arraisonnés » (par opposition aux savoir « assujettis »), des facultés particulières à nous raconter leur invisible, leur propre cartographie, voire à ouvrir des portes. Cartographies de l’invisible met en lumière un certain nombre de ces portes, insufflant une atypique ouverture d’esprit, dans la plus grande bienveillance à l’égard de toutes les approches. De cette position, empreinte de vigilance et de doute, s’esquissent des allers-retours entre le ciel et la terre, annihilant au passage la folklorisation de certaines pratiques. Les angles ainsi suggérés pendant une heure sont exclusivement artistiques, la performance propose une déambulation en paysages lumineux et musicaux qui prolongent la force et l’authenticité des mots.

Pour quelle(s) cartographies ?

De cette constellation de pensées, d’expériences, d’usages de soi, de connexions à l’invisible, Nihil Bordures et son équipe artistique dressent une cartographie recomposée par le biais d’une série de dix tableaux. L’écoute de ces points de vue est sous-tendue par une toile de fond d’enjeux écologiques et politiques. L’ouverture de conscience nécessaire et attendue dans notre « ici et maintenant défaillant » révèle la nécessité d’un double mouvement du soi : celui de l’humain et celui de la nature. Depuis les coupeurs de feu désormais sollicités par des établissements médicaux jusqu’à la physique quantique, fondamentalement contre-intuitive, Cartographies de l’invisible donne à entendre ces paroles comme autant de chemins de vies qui allient l’invisible à leurs vies matérielles. Une tentative de sortir du « j’y crois / je n’y crois pas » pour une troisième voie d’écoute. Les témoignages hétéroclites laissent ainsi percer que les énergies en question sont plus importantes que les noms qu’on leur prête.