Collectif pacifiste. Jusqu’où aller ? Des militants protègent une forêt en passe d’être rasée pour y construire une autoroute. La veille de leur expulsion, l’un d’eux est retrouvé inanimé, la notion de danger ébranle alors le groupe. Leur joie de lutter ensemble laissera-t-elle place à de la peur et de la colère ? Entre polar et comédie, ce huis clos écologiste, dans lequel nous plongent six interprètes, décrit avec finesse les relations humaines, leurs contradictions et interroge nos idéaux et leurs limites : engagement contre renoncement, solidarité ou individualisme ? C’est émouvant, absurde et drôle, comme un miroir de notre société.
Création 2024
Attention : Durant la représentation, une arme factice est utilisée par l’équipe artistique et peut choquer les personnes sensibles.
BORD PLATEAU
Profitez d’un moment de rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation.
⟶ MAR. 27 NOV.
Mise en scène Bryan Polach texte Ludovic Pouzerate distribution Thomas Badinot, Raphaelle Damilano, Laurent Evuort-Orlandi,Catherine Le Hénan, Bryan Polach, Marushka Jury dramaturgie Karine Sahler assistanat à la mise en scène Cléo Grousset créateur son Didier Léglise créateur lumière Laurent Vergnaud scénographe Chantal de la Coste marionnettiste Einat Landais régie générale Julien Hélin production Éléonore Prévost diffusion Jean Luc Weinich, Rustine
©Marie Charbonnier
Production déléguée Cie Alaska et Maison de la culture de Bourges, Scène nationale
Coproductions Espace des arts, scène nationale de Chalon sur Saône | Halle aux grains, Scène nationale de Blois | Equinoxe, scène nationale de Châteauroux | Théâtre-Sénart, scène nationale | Théâtre Paris Villette | L’Échalier.
Depuis le premier spectacle d’Alaska, il me semble que je fais du théâtre, que j’écris ou mets en scène pour tenter de comprendre une problématique qui m’effraie, une question que j’élude dans ma propre vie, que j’aimerais affronter mais qui ne me semble déplaçable que par la fiction.
Pour Violences Conjuguées il s’agissait, puisque c’était un solo autobiographique, de questionner mon rapport intime à la violence que je portais, et que je ne savais pas forcément gérer au quotidien. Dans 78.2 je cherchais à comprendre mon rapport à la police, entre l’empathie que j’avais pour certains policiers et policières rencontrés dans ma vie et mes amitiés issues de milieux populaires racisés ou de milieux militants, qui ressentent une hostilité souvent réciproque. Je me sentais traître par moment. Ces deux spectacles m’ont permis de me positionner différemment et m’ont fait avancer en tant qu’homme, père, ami, conjoint. Si je m’attaque à présent à cette problématique de la crise environnementale, ce n’est ni par goût, ni par intérêt intellectuel, ni par engagement ou réelle volonté de faire changer les choses. Mais que faire ?Il m’est extrêmement difficile de lire à ce propos, mais il le faut. J’éteins souvent la radio quand on parle des conséquences du changement climatique à court, moyen et long terme. Je ne suis pas le seul pourtant. Je, nous devons évidemment affronter cette réalité.
Et le théâtre me semble le bon outil pour s’interroger, et tenter d’apprivoiser nos peurs en dehors de tout sensationnalisme apocalyptique.
Ce qu’on a de meilleur c’est l’histoire d’un groupe de militants qui lutte contre la destruction d’une forêt. Des personnages qui, eux, sont dans l’action, se projettent dans l’avenir, luttent à leur échelle. Ils sont portés par l’amour de la vie, la leur et celle qui les entoure. Ils ont aussi quelque chose de fondamental. Ils savent où ils sont. Ils ont fait des choix. Je rassemble pour les incarner une équipe d’acteurs et d’actrices hétérogènes, fragiles, drôles, bouleversants. C’est probablement ça que je vais chercher à travers ces héros. Je veux comprendre ce que je ressens, comment palier à mon propre désespoir, cultiver l’amour et peut-être imaginer ce que je dirai à mes enfants dans quelques années quand ils me demanderont des comptes. 78.2 se terminait sur une parole qui pourrait à la fois être celle d’une gilet jaune ou d’une militante écologiste. La peur de la répression policière en manifestation ou sur une ZAD pose la question de “jusqu’où aller ?” ”est-ce que je lâche, j’abandonne ?”. Pour cette partie de la population qui n’avait jamais été confrontée à cette réalité, le choc est profond. Comment continuer une lutte même pacifiste face à l’irruption de la violence et de l’arbitraire ? Certaines personnes abandonnent leur lutte par peur d’être éborgné ou incarcéré. Ce qu’on a de meilleur prend donc racine dans ce questionnement.
Bryan Polach
Bryan Polach - Metteur en scène
Bryan Polach est diplômé du Conservatoire National de Paris en 2004.
Il a été comédien pendant 20 ans, sous la direction de Joël Jouanneau, Pauline Bureau, Bertrand Sinapi, Guillaume Vincent, Nicolas Briançon, Anne Contensou, Bérangère Jannelle, Gilberte Tsai, Christian Benedetti, Alain Gautré, Lucas Giacomoni. Il joue aussi au cinéma et à la télévision, récemment dans Hors normes, Le bureau des légendes, The Eddy, Section de recherche, Guillaume et Les garçons à table, Samba, Mains courantes. Il était l’acteur principal de Séance Familiale, de Cheng Chui Ko, primé à Clermont Ferrand et sélectionné aux César 2009. En 2007 il a dirigé Léonie Simaga, pensionnaire de la Comédie Française, dans Malcom X de Mohamed Rouabhi. En 2009, il écrit et met en scène avec Karima El Kharraze L’extraordinaire voyage d’un cascadeur en Francafrique, co-écrit, pièce lauréate du prix Paris Jeune Talent. Bryan Polach a créé Alaska en 2016 avec Karine Sahler. Il met en scène les spectacles et est aussi au plateau (dans Violences conjuguées ou Ce qu’on a de meilleur). Il a écrit 78.2, texte lauréat des prix Artcena et Beaumarchais, et est en train d’écrire la prochaine création, Le Rapt de Luigi Garrel.
Bryan Polach pratique intensément le yoga Iyengar. Ceinture noire de judo, il encadre des enfants, ce qui contribue à nourrir sa réflexion pédagogique. Il assure des ateliers et des masterclass auprès d’étudiants en théâtre, dans lesquels il aime transmettre son rapport au jeu avec un engagement physique très important.
Ludovic Pouzerate - Auteur
Il se forme tout d’abord comme acteur avec Annie Noël Reggiani aux Ateliers du Sapajou à Montreuil de 1997 à 1999, puis lors de nombreux stages avec les péda- gogues Gennadi Bogdanov du GITIS et Zygmunt Molik du Théâtre Laboratoire de J.Grotowski, ainsi qu’avec le comédien Philippe Girard. Dans un premier temps il travaille comme acteur dans une vingtaine de productions (avec notamment Christine Letailleur, Arnaud Meunier, Françoise Lepoix puis Nicolas Kerszenbaum) tout en écrivant en parallèle.
En 2010 il met en scène ses textes La chaîne et Grands Espaces à Mains d’œuvres à Saint-Ouen, puis Brûle ! en 2011 au Théâtre Gérard Philippe CDN de Saint Denis, Grandir lors du festival 360 - dont il est co-créateur - au CDN de Montreuil. Il crée Éléphants, réécriture du Discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie qu’il joue notamment à la Maison des métallos à Paris et au Théâtre du Beauvaisis Scène Nationale de l’Oise.
Son dernier texte Le bel âge a été créé en octobre 2022 au collectif 12 à Mantes la Jolie puis joué notamment au Théâtre Berthelot à Montreuil et au Théâtre du Beauvaisis SN. Plusieurs de ses textes sont édités en livres ou dans des revues : La chaîne aux Éditions d’ores et déjà, Maintien du désordre dans la revue Théâtre / Public, Grands Espaces revue Le bruit du monde, Comme l’herbe perce le bitume revue Théâtre / Public.
Pratiquant Zazen depuis plus de dix ans, passionné de recherche vocale et de mouvement, il travaille actuellement à créer un groupe de recherche autour de l’exploration vocale et de la pratique martiale Systema.