Cap ou pas cap ? Icare, 4 ans et demi, se plie aux recommandations protectrices de son père. À l’école, il est moqué pour ses peurs : sauter du muret ? Trop haut. Mettre la table ? Couverts trop lourds ! Demander à Ariane de jouer avec lui ? Trop timide... Mais maintenant c’est décidé, il va oser ! Sa vie bascule alors et des ailes lui poussent dans le dos. Dans un décor de bric et de broc, la mise en scène ingénieuse de Guillaume Barbot convoque toutes les ficelles du théâtre pour offrir aux deux comédiens et à une musicienne un écrin de jeu incroyable pour cette adaptation inédite du mythe d’Icare. Un spectacle visuel et poétique pour enfants qui s’émancipent et parents qui accompagnent leur envol !
Écriture et mise en scène Guillaume Barbot avec Yannick Landrein, en alternance avec Olivier Constant (le père), Clémence De Felice (Icare) et Roland Martin Alonso (musicien) dramaturgie & collaboration à l’écriture Agathe Peyrard création musicale & conception sonore Les Ombres Margaux Blanchard & Sylvain Sartre avec le concours de la maîtrise de l’IRVEM création vidéo - magie Clement Debailleul (avec l’aide de Romain Lalire et Antoine Meissier) Phillipe Beau (ombromanie) regard chorégraphique Johan Bichot scénographie et dessins Benjamin Lebreton lumières Nicolas Faucheux costumes Aude Desigaux régie (en alternance) Charles Rey, Karl-Ludwig Francisco, Emilie Tramier, Simon Denis, Wilfrid Connell, Kim Lan Nguyen Thi, Jeanne Putelat, Marta Lucrezi
© Cie coup de poker
Production Cie Coup de Poker
Coproduction DSN Scène Nationale de Dieppe | Scène Nationale d’Albi | Théâtre de Chelles | Le Tangram Scène Nationale d’Evreux | La Machinerie - Théâtre de Vénissieux | Points communs - Nouvelle Scène nationale de Cergy Pontoise / Val d’Oise | Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau | CDN de Sartrouville
Mes enfants ont respectivement trois et un an et ont été pendant ces longs mois de confinement ma principale source d’inspiration. Privés de théâtre, j’observe mon fils et ma fille grandir, heure après heure, jour après jour. C’est passionnant, épuisant, et cela génère des milliers de questions : qu’est-ce que veut dire les voir grandir ? Que faut-il leur apprendre et quand ? Quand ils n’ont plus que nous, parents, en référent, comment leur laisser l’occasion de nous échapper ? Alors pour rêver à un prochain spectacle, c’est pour eux mais surtout avec eux que j’ai envie d’écrire, d’imaginer, d’inventer. La phrase que je dois répéter le plus à mes enfants au quotidien : « attention, doucement, tu vas tomber ! ».
La peur qu’ils chutent, qu’ils se fassent mal, qu’ils prennent des risques inutiles. Mais quel risque est réellement inutile ? Quelle peur ne doit-elle pas être éprouvée ? Et pourquoi la chute ne serait-elle pas au contraire une preuve que l’on est vivant, que l’on ose ? Alors que ces premières interrogations résonnent en moi, je tombe sur le mythe d’Icare et Dédale.
Au-delà du rêve que l’on a tous fait de s’envoler, la métaphore est explicite : l’enfant doit grandir, quitte à chuter. Face à lui, le père cherche à être inventif mais est désarçonné, à la fois protecteur et maladroit.
Comment accompagner son enfant vers l’indépendance ?
J’ai donc eu envie de croiser au plateau l’histoire d’Icare et celle d’Icare, un garçon de 4 ans de 2021, qui vit seul avec son père et qui décide de devenir adulte avant l’heure. Une double histoire, pour un double parcours initiatique.
Transposer Icare pour la petite enfance, c’est questionner un âge crucial, l’âge du non, l’âge de la première découverte de soi en tant qu’être indépendant et mortel, c’est écrire sur cette période où l’enfant à la fois est fasciné par ses parents et veut aussi leur tenir tête, les tester, être sûr de leur force, de leur toute puissance, c’est faire entendre la parole et les doutes de l’enfant et du parent quand l’un et l’autre crient chacun à sa manière : fais moi confiance !
Transposer Icare pour la petite enfance, c’est écrire une ode au désir et à l’inconnu. Si c’est être imprudent que de s’élever vers la beauté, alors soyons imprudents ! Ce qui compte c’est la hauteur du projet qui, même s’il se résout par l’échec, est marqué du sceau de la grandeur. L’ambition de l’aventure importe plus que le succès.
Je vais pour cela travailler un univers visuel très fort, en réunissant une circassienne (qui incarnera Icare et ses envies d’envol, en particulier grâce à un trampoline), un vidéaste magicien (qui démultipliera les ombres et les mouvements des interprètes en temps réel), un scénographe (qui inventera une immense maison labyrinthe) et un ensemble de musique baroque (qui composera et improvisera une partition musicale enregistrée et live). Mon désir est de créer un spectacle où chaque situation, chaque enjeu, chaque confrontation, soit tout aussi puissante dans les mots que dans les images. Chercher dans l’interprétation de l’acteur ce qui se cache dans ses gestes, ses non dits, ses silences. Comment un père regarde son enfant grandir ? Comment un enfant appréhende un monde qu’il veut surplomber ? L’écriture d’Icare sera ciselée comme une partition sur mesure, où chaque discipline s’imbriquera tout en nuance pour offrir un spectacle poétique et immersif. Un spectacle aux multiples lectures qui s’adressera par son texte et sa puissance visuelle aux enfants comme aux parents
Guillaume Barbot
Formé comme acteur à l’ESAD, Guillaume Barbot fonde la compagnie Coup de Poker en 2005 en Seine et Marne.
Après notamment L’évasion de Kamo de Daniel Pennac (plus de 120 dates), Guillaume Barbot crée Club 27 (Maison des Métallos, Théâtre Paris Villette, TGP à St Denis / Prix du club de la presse à Avignon), Nuit d’après La nuit du chasseur (Prix des lycéens Festival Impatience 2015 au Théâtre National de La Colline), Histoire vraie d’un punk converti à Trenet (plus de 120 dates), On a fort mal dormi d’après Les Naufragés de Patrick Declerck (Théâtre du Rond Point...), AMOUR puis Heroe(s) en création collective avec deux autres
metteurs en scène -Philippe Awat et Victor Gauthier-Martin (Théâtre de la Cité Internationale).
En 2019, il présente Anguille sous roche d’Ali Zamir (TGP, Tarmac), puis Alabama Song de Gilles Leroy en 2020 qui complète le diptyque ‘Portraits de femme’. Chaque création prend comme base un texte non dramatique et tend vers un théâtre de sensation qui donne à penser, mêlant à chaque fois théâtre et musique. Dans cette
démarche il est fidèlement accompagné par différents artistes pour créer ensemble un théâtre populaire, un théâtre engagé festif et sensoriel, abordant des sujets de société avec poésie et humanité. Des portraits croisés où la musicalité de la langue, le swing, le rapport direct au public, la rencontre au présent sont les moteurs principaux. La compagnie Coup de Poker est associée au Théâtre de Chelles depuis 2015, à DSN Scène Nationale de Dieppe depuis 2021, après avoir été associée au TGP CDN de St-Denis en 2018 et au Théâtre de la Cité Internationale en 2017. La compagnie est conventionnée par la DRAC Ile-de-France.